BLETON (Barthélemy)



BLETON (Barthélemy)), rhabdomancien, né à Bouvantes et probablement élève du fameux Jacques Aymar, qui était, on le sait, de Saint-Véran, dans la même contrée, se livrait depuis une trentaine d'années à l'exercice de la baguette divinatoire, quand les officiers municipaux de Saint-Jeanen-Royans certifièrent qu'il avait " une profonde connaissance à découvrir les sources. " Ceci se passait le 2 avril 1778, date à laquelle un docteur Thouvenel, médecin entiché de magnétisme et de sciences occultes, vint le chercher dans sa montagne et commença à courir le monde avec lui. Il s'agissait, on le comprend, de réaliser des bénéfices en faisant découvrir des sources à Bleton et, comme il fallait d'abord le faire connaître, notre médecin vanta {114}les merveilles opérées par la baguette magique, non seulement dans les gazettes, mais encore dans un volume ayant pour titre : Mémoire physique et médical, montrant des rapports évidents entre les phénomènes de la baguette divinatoire, du magnétisme et de l'électricité, par M. T.... D. M. M. Londres et Paris, 1781, in-8º.
Le monde savant étant alors mis en éveil par les expériences de l'hydroscope Parangue, Bleton devint bien vite, à son tour, un homme à la mode. Francklin le voulut voir, et le ministre Calonne et d'autres grands personnages l'employèrent à chercher des sources dans leurs terres. Seulement il ne réussit pas toujours et il paraît même qu'une expérience solennelle faite au mois d'août 1784, dans le jardin des chanoines de Sainte-Geneviève, porta un coup fatal à sa réputation. Ce n'est pas une raison pour croire qu'il en mourut, comme le donne à entendre Ad. Rochas, ni même qu'il renonça à la rhabdomancie, car nous savons qu'à l'automne de cette même année 1784, Bleton, accompagné du docteur Thouvenel, parcourait la montagne d'Uriage, pour y découvrir des sources d'eau gazeuse, et y réussit. Aussi, le docteur Nicolas, qui raconte ce dernier fait, ne craint-il pas de prendre hautement la défense de notre rhabdomancien contre " Messieurs les Académiciens mécréans, " et a-t-il consacré plusieurs pages de ses Mémoires sur les maladies épidémiques, au blettonisme, en soutenant qu'il " est plus commun qu'on ne le pense et qu'il sera peut-être possible un jour de le mettre au rang des sciences positives " ; attendu, dit-il, que " les phénomènes des blettonisés tiennent à l'influence universelle, comme d'autres phénomènes que l'on ne peut plus nier de bonne foi, et dont l'observation peut conduire aux plus grandes choses. "
Le docteur Nicolas écrivait en 1786. Cinquante ans après, un autre médecin dauphinois, le docteur Sylvain Eymar, prenait, à son tour, la défense de Bleton, qui signala, dit-il, l'existence d'une mine de houille ou de charbon fossile au-dessous de la Fontaine ardente et " dont l'autorité en cette matière est ", ajoute-t-il, " d'un grand poids. " (Album du Dauph., ii, 91.)
ECRITS RELATIFS A BLETON. - Lettre sur la baguette divinatoire de Bleton, par l'abbé Rozier, dans le Journal des Savants, année 1782, p. 558. - Lettre de M. Morveau, avocat général au Parlement de Bourgogne au sujet de Bleton, dans les Affiches du Dauphiné, nº du 6 novembre 1778.
#Biogr. Dauph., i, 146. - Revue du Dauph., i, 285. - Journ. de Genève, du 8 janvier 1785. - Nicolas, Mém. sur les malad. épidémiques du Dauphiné, 50, 73. - Etc.




Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901

Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne

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