ARTAUD (Jacques)
ARTAUD (Jacques)), évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, puis de Gap, au xive siècle, était le quatrième fils de Guillaume Artaud, seigneur d'Aix, Bellegarde et la Motte-Chalancon, un des combattants de Varey (1326), et l'un des seigneurs qui accompagnèrent le dauphin Humbert II en Orient (1345) ; lequel testa le 2 mars 1374, faisant élection de sépulture en l'église des Frères Mineurs de Die, à qui il légua une rente annuelle de 10 florins d'or. Bachelier en droit et chanoine de la cathédrale de Die, Jacques Artaud n'était cependant pas encore prêtre quand le pape Urbain V, qui s'était réservé ce droit, le nomma évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux, le 10 juillet 1364, et, malgré cela, il reçut des mains d'Anglic Grimoard, évêque d'Avignon et frère du Pape, la consécration épiscopale, le 30 du même mois. L'an suivant, il assistait au concile d'Apt (4 mai 1365) et, le 10 avril 1366, il fut transféré à l'évêché de Gap, tout en conservant, jusqu'à nouvel ordre, l'administration du diocèse de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Car, tandis que le P. Boyer de Ste-Marthe fait mourir ce prélat en 1367, cette date est tout simplement celle de sa translation définitive sur le siège de Gap, qu'il occupa jusqu'à sa mort arrivée peu avant le 30 septembre 1399.
Evêque de Gap, Jacques Artaud est surtout connu par la transaction qu'il fit, le 7 mai 1378, avec les habitants de sa ville épiscopale, et suivant laquelle ces derniers pouvaient s'administrer librement eux-mêmes, leurs officiers municipaux n'étant responsables que vis-à-vis de la communauté et nul impôt ne pouvant être mis sur eux sans leur consentement. Un autre accord de cet évêque avec les habitants de Gap est celui qu'il fit, le 11 juin 1392, touchant la dîme du vin, et c'est encore ce prélat qui convint, le 2 avril 1387, avec le Dauphin, que, la seigneurie de Gap étant commune entre eux, il n'y aurait désormais dans cette ville qu'un juge commun choisi par les deux seigneurs. Enfin, dernier détail, Jacques Artaud convint en 1398, avec Jacques de Montmaur, gouverneur du Dauphiné, que les prêtres accusés d'usure seraient jugés par son official, mais que les amendes seraient partagées entre l'évêque et le Dauphin.
#B. de Sainte-Marthe, Hist. de Saint-Paul-Trois-Châteaux, 139. - J. Chevalier. Hist. de Die. - Bull. d'hist. eccl. vi, 17-20. - J. Roman, Tableau hist. des Hautes-Alpes, 269, 278, 283, 289.
Brun-Durand Dictionnaire Biographique de la Drôme 1901
Société de Sauvegarde des Monuments Anciens de la Drôme & Les amis du Vieux Marsanne
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